juillet 24, 2025
Dans le monde de l’entrepreneuriat et du développement personnel, on entend souvent des phrases « motivationnelles », qui claquent bien sur un feed Instagram ou en légende de Réel. Sauf que… certaines de ces phrases peuvent, sans qu’on s’en rende compte, véhiculer des injonctions bien culpabilisantes.
Alors, aujourd’hui, on reprend ça ensemble, non pas pour tout jeter à la poubelle, mais pour remettre un peu d’esprit critique là-dedans. Pour décortiquer, questionner, nuancer.
Parce qu’à force d’entendre certaines phrases en boucle, on finit par les intégrer… et parfois, ça nous pousse à faire des choix qui ne nous correspondent pas du tout.
Aaah, celle-là, j’étais obligée de la mettre en première. Elle veut avoir l’air inspirante, mais en vrai… c’est à mes yeux une phrase typique d’homme cis blanc qui n’a pas conscience de ses privilèges (voilà, c’est dit).
Parce que non, tout ne dépend pas de la volonté. Avoir envie ne suffit pas toujours. Il faut aussi avoir les moyens : du temps, de l’argent, une santé mentale stable, un entourage soutenant, un système qui ne te met pas des bâtons dans les roues.
Et finalement, c’est davantage : “quand on peut, on veut » : quand on a les conditions qui permettent d’agir, alors la volonté devient possible. Et pas l’inverse.
Celle-ci, elle part d’une bonne intention. Elle est douce, presque gentille.
Mais… elle laisse entendre que le repos est une récompense. Qu’on doit le « gagner » à la sueur de notre front, à force d’en avoir bavé. Comme si souffrir était une condition pour mériter une pause.
Et là, gros problème : on abîme complètement notre rapport au temps libre, au plaisir, au non-productif. Alors que le repos n’est pas un luxe ou une carotte. C’est un besoin fondamental, un droit. Point.
Tu la sens, la petite claque déguisée ?
C’est censé réveiller, redonner les rênes de sa vie, booster l’organisation… sauf que dans les faits, ça peut culpabiliser à mort. Surtout quand on traverse une période de charge intense.
Parce que oui, parfois, on a juste pas le temps. Entre les enfants, le boulot, la vie domestique, les émotions à gérer, la fatigue… c’est pas une histoire de priorité, c’est une histoire de réalité. Il y existe des freins réels (systémiques, émotionnels, matériels) qui empêchent d’avancer. Et les ignorer, c’est faire preuve d’un manque cruel d’empathie.
Je l’ai entendue souvent celle-là. Autour de moi, chez des ami·es, dans le milieu pro… Et chaque fois, elle me pince un peu le cœur.
Parce que le repos ne peut pas attendre. La santé mentale et physique, c’est maintenant qu’on en prend soin. C’est ce qui nous permet de vraiment profiter du moment présent, du boulot passion, des proches, des petits plaisirs de la vie.
Ne pas dormir, ne pas ralentir, c’est pas une preuve d’ambition. C’est un raccourci vers l’épuisement.
Encore une belle phrase du registre « good vibes only ». Celle qui veut qu’on transforme toute épreuve en force, toute douleur en “levier d’évolution”.
Mais… on a le droit d’aller mal, sans chercher tout de suite à positiver, à transformer, à “rebondir”. On peut juste être triste, en colère, épuisé·e. On peut avoir besoin de soutien avant d’avoir besoin de résilience.
Et non, on n’a pas besoin d’être plus fort pour avoir de la valeur. On mérite déjà le respect, l’amour et le repos, sans devoir prouver qu’on “tient le coup”.
Encore une injonction au toujours plus. Sois mieux. Sois plus. Sois une version “améliorée” de toi-même.
Et du coup, jamais assez. Jamais satisfait·e. Toujours en train de te remettre en question, d’en faire plus, d’analyser tes comportements, de douter.
Et l’amour de soi, dans tout ça ? La tendresse pour qui tu es aujourd’hui, maintenant, sans transformation à prévoir ? Cette phrase pousse souvent à l’auto-culpabilisation permanente, plutôt qu’à l’acceptation.
Encore une fois, on a pas besoin d’être plus fort ou de se dépasser pour exister intensément. On va pas s’mentir, la zone de confort est souvent TRÈS confortable et y rester ne veut pas dire que tu vaut moins les autres : peut-être simplement que tu prends plus soin de toi et de ta santé mentale.
Quand on est entrepreneur, on est parfois poussé hors de sa zone de confort mais moi je dis qu’il faut y aller par petit pas : déjà pour évaluer si une nouvelle zone de confort se crée ou si c’est pas fait pour nous, ensuite pour ne pas être dans une situation de stress prolongé.
Je dis non. Et re-non.
Si tu ne te sens pas bien dans ta vie pro ou perso, ça ne va pas forcément s’améliorer avec le temps. Parfois, ça empire.
Se sentir mal, c’est une boussole. Ça nous dit qu’il est peut-être temps de faire bouger quelque chose.
Alors à la place de “prendre son mal en patience”, et si on prenait plutôt son bien en urgence ?
Encore une fois, je comprends pourquoi ces phrases existent. Je comprends pourquoi elles peuvent sembler inspirantes, motivantes, stimulantes… Moi aussi, je les ai aimées à certains moments de ma vie.
Mais si elles m’ont semblé motivantes, c’est aussi parce que j’avais déjà beaucoup de chance : une bonne santé, du soutien, un certain capital culturel, etc. Ce n’est pas le cas de tout le monde. Et c’est important de le rappeler.
Et si tu allais plus loin ? Avec mon podcast « 7 jours pour ralentir« , je t’invite à déconstruire les attentes du monde pour suivre ta joie et développer ton activité comme tu l’entends.
showit template by design on the moon
| showit template by design on the moon
CGV -
mentions légales