juin 12, 2025
Quand on parle de business model scalable, la formation en ligne revient très souvent. On y voit une sorte de Graal entrepreneurial : celui qui permettrait enfin de décorréler son chiffre d’affaires de son temps de travail, de créer une offre qui se vend “toute seule”, et de se reposer (un peu).
Mais aujourd’hui, j’ai envie de te partager les coulisses. Combien de temps ça m’a pris de créer ma formation en ligne ? Est-ce que c’était rentable ? Qu’est-ce que je referais différemment ? Voici mon retour d’expérience, sans filtre, sur la création de ma formation intégrée à mon accompagnement de 4 mois : la Méthod’Optimaliste.
Avant de plonger dans les chiffres et les ressentis, une précision importante : je n’ai pas créé cette formation pour la vendre seule, en autonomie. Elle est intégrée dans mon accompagnement individuel, ce qui signifie que le nombre de ventes est limité au nombre de personnes que je peux suivre en coaching.
Mon objectif de base était simple : permettre à mes coachées d’accéder à toute la théorie en amont de nos séances, pour qu’on parle le même langage et qu’on puisse aller plus vite, plus loin.
Ça me permettait, en théorie, de réduire le nombre et la durée des séances individuelles, tout en gardant un haut niveau de valeur.
Cette idée a émergé courant 2023, après un repositionnement vers l’accompagnement au slowpreneuriat fin 2022 et des interviews client qui m’ont permis de mieux comprendre leurs attentes. L’idée d’un accompagnement hybride avec une formation en ligne était revenue plusieurs fois.
En avril 2023, je me lance donc très enthousiaste. Je me renseigne sur les questions de pédagogie, me rend compte que c’est un vrai métier et que j’ai des croyances sur ma personne à ce sujet… Je choisis un hébergeur pour ma formation en ligne (Teachizy), je fais mon plan, je teste de créer quelques vidéos… et je comprends très vite que ça va me prendre bien plus de temps que prévu.
Alors, avant de me lancer à fond, je décide de voir si ça intéresse vraiment… Je profite de la baisse des missions de Community Management pour Maëlane Faure pour organiser une bêta test.
Je crée les deux premiers modules de la formation et j’organise un lancement fin mai 2023. Les ventes partent très vite, je dois même fermer les inscriptions plus tôt. C’est rassurant : il y a de l’intérêt, le format plaît.
Je m’engage donc dans un rythme soutenu de création, avec l’objectif de sortir un module toutes les trois semaines (il y en avait 8).
Et là… ça commence à se corser.
Dans mes bilans du mois, j’écris en juin 2023 “je me sens fatiguée, un peu dépassée. J’ai la sensation de tirer sur la corde chaque fin de semaine pour parvenir à boucler tout ce que j’ai à faire.” et en juillet 2023 “je suis un peu à bout. La formation n’est clairement pas dans ma zone de génie.”
En tout, sur ces trois mois, j’ai passé 140h à créer la formation (soit l’équivalent d’un mois et demi de travail non-stop)… tout ça, sans pouvoir faire grand chose d’autres que des petites missions pour Maëlane et accompagner mes coachées. Mon chiffre d’affaires est en berne et je me dis qu’il va vite falloir que je redresse la barre.
Et puis, arrivée en septembre, à quelques pas d’organiser mon prochain lancement avec une augmentation de 300€ du tarif… je regarde la vérité en face : je ne suis pas satisfaite du résultat. J’ai travaillé dans l’urgence, avec des outils que je maîtrisais à peine, un format audio sans avoir eu l’habitude de m’enregistrer… Bref, je ne me voyais pas vendre ça tel quel.
Je décide donc de revoir ma copie. Je reprends tout, avec plus de recul, plus de méthode.
Pendant un mois, je me consacre quasiment uniquement à cette V2 : ça représente 100h de travail. Les missions avec Maëlane reprennent à ce moment-là, donc je jongle, mais je sens que je suis dans une meilleure énergie. Je suis plus focus, plus alignée.
Je réalise une fois de plus à quel point il est complexe de transmettre son expertise simplement MAIS le fait d’optimiser se trouve être davantage dans ma zone de génie. J’avance, et cette fois, je suis fière du résultat. Je me promets de ne plus toucher à la formation avant un an.
Je décide de modifier un peu aussi l’accompagnement : je passe de 4 à 5 coachings, d’1h à 1h15 par séance suite à quelques retours.
Fin 2024, soit un an après la V2, je me lance dans une troisième version, plus aboutie encore. Scripts, exercices, re-tournage des modules… je reprends tout (avec une nouvelle identité visuelle !).
Cette fois-ci, je décide de prendre le temps, d’étaler le projet sur plusieurs mois. Il se tiendra alors de septembre 2024 à mars 2025. Je commence d’abord par réécrire les scripts et refaire les exercices, puis en janvier je me mets en tête de sortir deux nouveaux modules toutes les 3 semaines tout en accueillant 3 nouvelles coachées.
Un rythme beauuucoup plus slow mais cette fois encore, ça me prend beaucoup (trop) de temps. En tout : 150 heures de travail dont un coup de collier donné sur la fin du projet et 8h de montage réalisées par mon compagnon en soutien suite à des difficultés apparues dans la vie perso.
Quand je fais les comptes, cette formation m’a pris environ 400 heures au total. Soit 4 mois de travail à temps plein. D’autre part, ça m’a permis d’économiser environ 65h de coaching (ce qui n’est pas rien !).
Et donc… Si j’avais été rémunérée durant toute la création et les mises à jour de la formation à hauteur de mon tarif horaire, je ne serais pas rentable, en tout cas plus avec la V3.
Pourquoi ? Parce qu’encore une fois ma formation s’inscrit dans un accompagnement individuel. Même si mes tarifs ont fait x3 de puis la bêta-test, je continue de vendre mon temps (avec les coachings et le suivi par messages) et de payer des outils. Et puis… disons-le clairement : j’ai pratiqué des tarifs beaucoup trop bas sur les deux premières sessions.
A priori, je devrais de nouveau être en bénéfice avec mon prochain lancement, fin d’année 2025.
Je le referais 1000 fois ! Pour la valeur qu’elle apporte, pour la fierté qu’elle me procure, pour les témoignages de mes coachées, pour toute l’expérience accumulée.
Maaaais je le ferais autrement :
J’ai vraiment appris que créer une formation en ligne, ce n’est pas juste une question de technique. C’est toute une aventure. MAIS c’est aussi une possibilité d’ancrer durablement ces connaissances, de les transmettre et d’en faire profiter sur le long terme. Et pour ça, je n’ai aucun regret.
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