décembre 18, 2024
Et si avoir des convictions ne signifiait pas renoncer à la nuance ? Dans cet article, on explore ensemble cette question, souvent au cœur des réflexions des entrepreneurs : comment défendre ses convictions sans s’enfermer dans des cases ou polariser son audience ?
C’est une problématique que je rencontre souvent chez mes coaché·es. Beaucoup hésitent à affirmer leurs idées, par peur de faire fuir leur audience, de perdre des opportunités, ou de se retrouver confronté·es à des critiques. Si tu te reconnais dans ces questionnements, sache que tu n’es pas seul·e.
Avoir des convictions, c’est affirmer ce que tu représentes et pourquoi ton travail mérite d’être remarqué. En business, on te dit souvent qu’il est essentiel de te nicher, de te positionner, de te différencier. Mais pourquoi est-ce si crucial ?
Les convictions permettent d’attirer les bonnes personnes : des clients qui partagent tes valeurs, ta vision, et tes objectifs. C’est une manière de construire une communauté solide, basée sur des fondations authentiques. Par exemple, si tu défends l’idée que “le succès ne se mesure pas uniquement en chiffres d’affaires”, cela influencera tes contenus, tes offres, et même ton ton de voix. Résultat : tu parles directement à ceux et celles qui recherchent cette approche.
Cependant, affirmer tes convictions peut aussi être un pari risqué. Ce positionnement assumé peut éloigner une partie de ton audience ou même susciter des critiques. Cette peur de polariser est souvent un frein pour oser se lancer. Pourtant, il est essentiel de comprendre qu’avoir des convictions fortes, sincères et profondes veulent dire “je ne veux pas plaire à tout le monde”.
Quand j’ai commencé à parler de slowpreneuriat, je doutais beaucoup de mon message. J’avais peur que ce terme fasse fuir. Certaines entrepreneuses de mon entourage me disaient : “Moi, je n’ai pas envie de ralentir, je veux des résultats rapidement.” Cela m’a poussée, pendant plusieurs mois, à édulcorer mon discours. Je parlais d’optimisation et de productivité, en essayant de concilier mes idées avec ce que je pensais que les autres voulaient entendre.
Puis, j’ai lu “Paresse pour tous” d’Hadrien Klent, et ça a été une révélation. J’ai compris que je m’éloignais de ma mission initiale : inviter les entrepreneurs à ralentir, à sortir de la course effrénée pour savourer davantage leur vie, et à aligner leur travail avec leurs valeurs profondes. Depuis, j’assume pleinement ce message, même si certaines personnes ne s’y retrouvent pas.
Cela m’a appris que les convictions ne doivent pas être choisies pour plaire, mais parce qu’elles nous prennent aux tripes. Si tu crois fermement en une idée, tu attireras des clients qui partagent cette vision, même si cela signifie en perdre d’autres en chemin.
Si les convictions sont ton socle, la nuance est ce qui rend ton discours accessible et humain. Tout le monde n’a pas les mêmes expériences ou la même réalité, et il est important de le reconnaître.
Je trouve que les discours trop rigides, notamment dans le milieu entrepreneurial, ne laissent pas assez de place à l’esprit critique. On entend souvent : “Pour réussir, tu dois faire ceci ou cela.” Ces injonctions culpabilisent plus qu’elles n’aident et ne prennent pas en compte la diversité des parcours.
Dans mes accompagnements, je défends des solutions qui me semblent justes, mais je laisse toujours de la place à l’adaptation. Par exemple, ma méthode inclut des outils et des stratégies, mais chaque coaching individuel me permet de les ajuster aux besoins et à la réalité de la personne en face de moi.
Pour moi, tout l’enjeu est là : comment trouver cet équilibre délicat entre des convictions affirmées et une approche nuancée ?
D’abord, je pense qu’il faut s’autoriser à changer d’avis. Une conviction forte aujourd’hui peut évoluer avec le temps, et c’est parfaitement normal. Nous sommes des êtres en constante évolution. En partageant tes idées de manière authentique, tu peux aussi expliquer lorsque ton point de vue change, ce qui te rendra d’autant plus humain·e aux yeux de ton audience.
Ensuite, il est utile de faire une liste de tes valeurs. Lesquelles sont inébranlables, et lesquelles pourraient évoluer ? Cela te permettra de hiérarchiser ce que tu veux défendre en priorité et d’ajuster ton discours au fil du temps.
Enfin, ton ton de voix joue un rôle clé. Des convictions fortes exprimées avec bienveillance et ouverture d’esprit auront beaucoup plus d’impact que des discours fermés ou agressifs. L’idée n’est pas de polariser pour le plaisir, mais de susciter, à mon sens, des échanges constructifs et respectueux.
Les convictions sont essentielles pour te positionner et attirer les bonnes personnes, mais elles ne doivent pas exclure la nuance. L’authenticité, c’est aussi accepter que tes idées puissent évoluer et que tout le monde ne sera pas d’accord avec toi.
Personnellement, j’ai trouvé mon équilibre : je partage ce qui me tient à cœur tout en respectant les réalités et les choix de chacun. Certaines personnes ne s’y retrouvent pas et s’éloignent, mais d’autres restent et adhèrent profondément à ma vision. Et c’est exactement comme ça que je veux avancer.